Avalleur, entre Champagne et Bourgogne, est le type même des commanderies développées après la création de l’ordre du Temple, au concile de Troyes de 1129.
Valérie Alanièce et François Gilet démontrent qu’elle illustre parfaitement la stratégie de développement mise en oeuvre par les Templiers en Occident, à l’arrière des combats. À la fois seigneurie, monastère et exploitation agricole, forte de quatre maisons secondaires désormais localisées, la commanderie d’Avalleur, siège d’une baillie templière, constituait une structure de production économique élaborée, grâce à ses vignes, ses forêts, ses champs, ses troupeaux mais aussi à ses moulins, ses pressoirs et ses fours banaux. À l’arrière au service du front, elle contribuait ainsi directement à financer la défense des États latins d’Orient, mission première des troupes de l’ordre du Temple.
Dans une perspective historique plus générale, les auteurs se sont attachés à restituer la vie des templiers d’Avalleur à partir de la mémoire des terres, des murs, des hommes et des objets, révélée par les archives, l’archéologie du bâti et du sol et les interrogatoires du procès des Templiers.
Leur enquête permet de mieux cerner la sociologie des moines-soldats et leur environnement laborieux, l’humilité de leur vie quotidienne, dans un espace temporel qui n’a cessé de s’accroître, jusqu’à leur arrestation en 1307.
Valérie Alanièce et François Gilet, offrent, avec Templiers d’Avalleur, une vision renouvelée de cette commanderie qu’ils connaissent depuis longtemps, monument remarquable du département de l’Aube en cours de restauration depuis 2016. Leur livre redonne tout son sens à ce monument majeur du patrimoine templier.